La nouvelle exposition du CEM est consacrée à Jan Desto. Familier du CEM, l’artiste propose une série de toiles étonnantes où lumières et contours géométriques se côtoient dans un infini fascinant.

Originaire de Lille, Jan Desto, 40 ans et des poussières, s’est installé au Havre à l’adolescence. Il retournera dans la cité lilloise pour y faire des études d’art plastiques. Titulaire d’une licence, il s’est, dans ce cadre, beaucoup intéressé à l’histoire de l’art et l’esthétique.
Particulièrement attiré par le surréalisme de Paul Klee et autre Marx Ernst, il s’inspire également du graffiti pour réaliser ses propres peintures : des petits et moyens formats en peinture acrylique sur carton toile tout en couleur et en géométrie, qui surprennent par leur architecture minutieuse. « Je démarre généralement une toile en partant d’un sentiment, d’une émotion (angoisse d’enfermement, envie de lointain etc.), explique l’artiste. Puis je laisse dérouler mon imagination. »

Faire du « sur-sens »

Son imagination, Jan Desto la puise dans sa personnalité. Atteint d’un trouble autistique dont il parle avec la plus grande liberté, il se défend de faire partie d’un quelconque mouvement « art brut ». « Un petit peu, réagit-il mais pas que ! Car je réfléchis beaucoup. » Comprenez, « je ne laisse pas aller mon pinceau au hasard ». « Je pars souvent d’un symbole afin d’établir une composition et d’ajouter ensuite du sens au symbole, pour en faire du « sur-sens ». Je fais beaucoup de brouillons car je travaille dans l’optique d’une réflexion visant à construire le sujet. »
Une réflexion qui s’applique également au choix des couleurs. « Je peins toujours sur fond blanc ou jaune, pour générer de la lumière. Mais j’aime avancer et faire évoluer les contrastes avec des couleurs en glacis qui se superposent un peu comme dans l’offset. »

Plus de 4 cordes à son arc

Très intéressé par l’expressionnisme de Kirchner et par les mouvements allemands Die Brücke et Bauhaus, Jan Desto, prolixe dans sa création avec près de 200 toiles, aime également lorgner du côté de l’art médiéval et ses vitraux, des primitifs flamands. Une belle palette d’influences visuelles qui s’ajoutent à son appétence pour la musique : « J’aime les instruments à quatre cordes : la basse électrique et acoustique, le ukulélé baryton. Je souhaite prochainement acquérir un looper pour pouvoir m’amuser un peu plus avec les sons. »

Un artiste en tout cas à découvrir absolument, tant pour la qualité de son travail pictural que pour sa personnalité lumineuse et attachante.

Exposition du 3 au 29 juin prochains 
Vernissage le vendredi 7 juin
Bar du CEM – Pôle de répétition du CEM
77 rue du 329e R.I. – Fort de Tourneville
76620 Le Havre
Tél. : 02 35 48 98 25 | 02 35 48 48 80
Contact
Expo visible les lundis de 19h à 23h30 ; mardi, mercredi, jeudi de 14h à minuit ; vendredi de 17h à minuit et samedi de 14h à
19h

Ancien Fort militaire construit en 1856, Le Fort de Tourneville est aujourd’hui une mine de créativité !

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