Le CEM pilote actuellement un projet dans le cadre des « Cités Éducatives » à l’école préélémentaire Lamartine située dans le quartier de l’Eure. Depuis novembre, et jusqu’en avril prochain, petites, moyennes et grandes sections auront à cœur de dérouler la musique sur un tapis d’« émotions », thème retenu par l’ensemble des professeur.e.s des écoles de cet établissement.

« Quand j’écoute Élise, j’ai envie de danser, je suis joyeuse, et aussi j’aime faire du foot ! ». C’est ainsi que Nour, 5 ans, analyse tout sourire, sa participation aux ateliers proposés par Le CEM dans le cadre du programme « Les Cités éducatives – Le Havre Sud » (voir notre encadré plus bas).
L’école préélémentaire Lamartine étant sise dans le quartier de l’Eure, logique qu’elle soit associée au projet. Et c’est dans ce contexte que cet établissement reçoit chaque semaine depuis novembre dernier, Élise Delahaye, professeure d’éveil musical du CEM.

« Les émotions, ça monte et ça descend ! »

Élise est maitresse d’œuvre dans la mise en place de sessions musicales concoctées autour du thème des émotions. Tandis que l’institutrice de la classe de grande section, Amandine, fait la cheffe d’orchestre, la professeure d’éveil musical s’appuie sur un livre pop-up (« La couleur des émotions », d’Anna Llenas, ndlr) qui décline les sentiments de joie et de frustration inhérents à chaque être humain. L’amour, la sérénité côtoient la peur ou encore la colère. Et pour s’approprier de façon concrète des notions souvent abstraites pour les tout-petits, des chants, des bruitages, des rythmes, des instruments.
Ici, on imite le loup et l’on stoppe net quand Élise figure la fin de la sérénade avec deux poings serrés, sorte de code visuel qui permet de canaliser l’énergie des bouts de chou et l’on entonne dans la foulée un chant de circonstance : « Les émotions, ça monte et ça descend ! »
« Ces séances sont préparées en amont avec un ou deux morceaux fil rouge, explique Élise. On se sert des paroles des chansons pour nourrir le vocabulaire des enfants. » Ainsi, des mots comme
« contrarié » ou « heureux » prennent soudain sens. « L’idée ici est de varier les activités musicales en passant par toutes les phases d’apprentissage des chansons jusqu’à l’interprétation, la pratique des instruments. La percussion est le médium le plus adapté (maracas, claves, tambourins etc.) car accessible mais nous utilisons aussi des instruments plus originaux et inattendus comme la boîte à tonnerre, le tuyau harmonique, entre autres. »

Un temps fort en juin 2024

En dépit d’un joyeux bazar, les séances sont savamment rythmées « En effet, nous commençons toujours par une chanson de « bonjour », véritable temps d’accueil, raconte Élise. Puis, je les emmène vers la création d’un paysage sonore autour d’une émotion nouvelle à chaque séance.  Le but final : sonoriser les émotions évoquées dans le livre lors d’une petite restitution-spectacle. Le temps d‘attention des enfants étant limité, je chronomètre mes interventions pour ne pas perdre l’audience. Nous concluons généralement la séance par une chanson d’« au revoir » qui permet de rassembler les troupes ! » Des petits rituels d’animations musicales auxquels se prêtent volontiers les enfants.
La restitution pour les grandes sections se déroulera le 22 décembre 23. En début d’année 24, le travail reprendra avec les classes de moyenne section sur le même thème, avec un contenu pédagogique adapté à l’âge des enfants. Idem pour les petites sections quelque temps plus tard. « Un temps fort qui réunira l’ensemble des classes de l’école préélémentaire Lamartine (au total 140 élèves) est d’ores et déjà prévu dans les locaux du CEM le 21 juin prochain ». Date à confirmer.

« Un super boulot »

« Le travail mené par Élise est extrêmement important car il permet de déployer des outils pédagogiques par ailleurs, en poursuivant sur la thématique choisie, de différentes manières, pendant la classe, indique Julien Mertens, professeur des écoles au cours préélémentaire Lamartine. Nous faisons partie, parallèlement aux interventions du CEM, d’un programme intitulé « Un violon à l’école ». Les enfants pratiquent donc la musique de deux manières : l’enseignement du violon est plutôt scolaire, tandis qu’avec Élise, le travail musical est plus spontané, plus ludique. Les deux se complètent très bien en fait car il y a des passerelles entre les pratiques. Par exemple, les percussions corporelles. »
Véritables partenaire d’Élise sur les séances, Julien (tout autant que les autres professeur.e.s des écoles de Lamartine) est très enthousiaste : « On voit qu’Élise connaît bien le travail avec les jeunes enfants. Son positionnement bienveillant, sa gentillesse et ses compétences sont idéaux pour le déroulement des séances. Elle fait vraiment un super boulot ! »

Une affirmation que ne contredira pas Wassim, 5 ans : « Moi j’aime l’amour comme émotion ! » Un décret qu’il illustre en se frappant le cœur avec son poing de façon presque solennelle.

De l’amour, de la joie, du bien-être, et bien d’autres choses, que d’émotions dans ces classes !

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