Je suis né au Havre le 7 août 1958 à 20 heures, au 28 de la rue d’Estimauville. La chambre de mes parents où j’ai vu le jour donnait sur la rue de Paris, juste en face de l’église Notre-Dame, flamboyante sous les derniers rayons du soleil de la journée, la première vue sur le monde qu’il m’ait été donné de voir et qui, je le pense, marquera à jamais ma vie.

Après des études sans histoire, de l’école maternelle Videcoq, la primaire Jean Macé, les années de collège à François 1er puis pour finir le lycée Claude Monet, je suis rentré à l’école des Beaux-arts du Havre en septembre 1976. J’ai obtenu mon diplôme au bout des cinq années d’études requises, en juin 1981, au Mans.

Bande dessinée

J’ai toujours dessiné, à l’école pour illustrer les poèmes appris en classe, les menus lors des repas de famille, ou pour moi tout simplement. J’écrivais aussi, j’inventais des histoires du type « Le Club des cinq », et créais mes propres bandes dessinées sur des cahiers d’écolier. La bande dessinée, je rêvais d’en faire mon métier.
Issu d’une famille ouvrière, le monde de l’art était surtout représenté par l’impressionnisme et par quelques peintres célèbres, médiatiques tels que Salvador Dali. Quant à Picasso, c’était surtout un terme employé pour qualifier un dessin, une peinture de gribouillis : « Tu fais du Picasso ».
Pour parfaire mes connaissances en histoire de l’art, je découpais dans des magazines, dès que possible, toutes les reproductions de tableaux que je collectionnais, classais et collais dans des cahiers.

Les meilleures années de ma vie

Mon arrivée au Beaux-arts a été pour moi plus qu’une révélation. À cette époque les profs étaient plutôt anti bande dessinée. Peu importe, j’avais tellement à voir et à apprendre que j’ai abandonné la BD pour me consacrer entièrement à l’Art. Ces cinq années passées aux Beaux-arts ont été pour moi les meilleures années de ma vie. J’ai travaillé comme un fou, expérimentant toutes les techniques, étudiant toutes les tendances, tous les courants artistiques.
C’est lors de la dernière année d’étude, la préparation au diplôme que j’ai, si je puis dire, trouvé ma voix. Où, enfin j’osais m’exprimer intimement, où enfin, on ose se mettre à nu.

Une Pietà de prédilection

Comme je l’ai dit plus haut, l’église Notre-Dame, est un lieu duquel je ne puis me détacher, elle est une partie de moi. Petit, je l’ai dessinée maintes fois de ma fenêtre.
Dans l’église, il y avait la Pietà que je n’ai jamais cessé de regarder, de toucher, de caresser.
Bien sûr, elle n’atteint pas la perfection de la Pietà de Michel Ange, mais celle-ci, meurtrie par les bombardements, blessée par la folie des hommes, c’est la mienne. Je me suis très vite identifié à ce Christ mort dans les bras de sa mère. Mais est-ce bien sa mère ? Son visage paraît si jeune qu’elle semble avoir le même âge que son fils. Ce sera le thème de ma première peinture, en 1980. Peinture glycéro blanche sur un carton préalablement peint en noir.

J’ai ainsi durant une décennie, travaillé sur la Passion du Christ. Tantôt sur carton avec peintures mixtes, peinture à la cire ou acrylique sur skaï noir.

Prendre une toile, un support totalement noir, peindre la lumière plutôt que les ombres.

Ancien Fort militaire construit en 1856, Le Fort de Tourneville est aujourd’hui une mine de créativité !

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